Puis-je administrer deux vermifuges différents à mon chien ?

L’épineuse question du vermifuge pour chien

En tant que propriétaires de chiens, nous sommes constamment préoccupés par la santé et le bien-être de nos compagnons à quatre pattes. Parmi les gestes de prévention essentiels, la vermifugation occupe une place prépondérante. Mais face à la multitude de produits disponibles sur le marché, une question revient souvent : « Puis-je administrer deux vermifuges différents à mon chien ? » Cette interrogation, loin d’être anodine, soulève des problématiques complexes d’interactions médicamenteuses, de surdosage et d’efficacité. L’objectif de cet article est de vous fournir une réponse scientifiquement étayée, basée sur les dernières recommandations vétérinaires, et de vous éclairer sur les nuances de la vermifugation pour garantir la sécurité et la santé optimale de votre animal. Nous explorerons les risques potentiels, les cas spécifiques et les meilleures pratiques pour une vermifugation réussie.

Comprendre la vermifugation : Au-delà du simple geste

La vermifugation est un traitement qui vise à éliminer les parasites internes (vers) qui peuvent infester le tube digestif de nos chiens, mais aussi d’autres organes. Ces parasites, qu’il s’agisse de vers ronds (ascaris, ankylostomes, trichures) ou de vers plats (ténias), peuvent causer une gamme de problèmes de santé, allant de légers troubles digestifs à des affections graves, voire mortelles, en particulier chez les chiots ou les animaux affaiblis.

Il est crucial de comprendre que tous les vermifuges pour chien ne sont pas identiques. Ils se distinguent par :

• Leur spectre d’action : Certains sont « à large spectre », agissant sur plusieurs types de vers, tandis que d’autres sont plus spécifiques.
• Leurs principes actifs : Les molécules utilisées varient (ex: pyrantel, fébantel, praziquantel, milbémycine oxime, sélamectine, etc.).
• Leur mode d’administration : Comprimés, pipettes « spot-on », pâtes orales.
• Leur durée d’action et leur pharmacocinétique : La façon dont le médicament est absorbé, distribué, métabolisé et éliminé par l’organisme.

C’est cette diversité qui rend la question de l’administration simultanée ou successive de deux produits vermifuges pour chien si pertinente et complexe.

L’administration de deux vermifuges différents à votre chien : Une prudence nécessaire

En règle générale, il est fortement déconseillé d’administrer deux vermifuges différents à votre chien simultanément ou dans un laps de temps très court sans avis vétérinaire. Cette recommandation n’est pas une simple précaution, mais découle de principes pharmacologiques fondamentaux.

Les risques inhérents à l’administration de plusieurs traitements vermifuges pour chien

L’administration conjointe de plusieurs médicaments, même s’ils semblent avoir des objectifs similaires, peut entraîner des conséquences néfastes :

1. Surdosage et toxicité accrue

Chaque vermifuge pour chien contient une ou plusieurs substances actives dosées pour être efficaces tout en restant sûres à la posologie recommandée. L’administration de deux produits différents peut multiplier la dose totale d’une substance active (si elles contiennent la même molécule ou des molécules de la même famille) ou entraîner une accumulation de substances actives qui, prises individuellement, seraient sûres, mais qui deviennent toxiques en combinaison.

Par exemple, certains vermifuges contiennent du praziquantel. Si vous administrez deux produits contenant chacun du praziquantel, même à dose normale, la dose totale ingérée par votre chien pourrait dépasser le seuil de sécurité, entraînant des effets secondaires gastro-intestinaux sévères (vomissements, diarrhée), neurologiques (léthargie, ataxie) ou hépatiques.

2. Interactions médicamenteuses imprévues

Les interactions médicamenteuses se produisent lorsque l’effet d’un médicament est modifié par la présence d’un autre. Ces interactions peuvent être :

• Pharmacocinétiques : Un médicament peut altérer l’absorption, la distribution, le métabolisme (souvent au niveau du foie) ou l’élimination d’un autre. Par exemple, un vermifuge pourrait inhiber les enzymes hépatiques responsables de la dégradation d’un second vermifuge, augmentant ainsi sa concentration dans le sang et le risque de toxicité.
• Pharmacodynamiques : Les deux médicaments peuvent agir sur les mêmes récepteurs ou avoir des effets synergiques ou antagonistes. Par exemple, certains vermifuges agissent sur le système nerveux des parasites. L’association de deux substances ayant des mécanismes d’action similaires pourrait potentialiser les effets secondaires sur le système nerveux du chien.

Ces interactions sont complexes et souvent imprévisibles sans une connaissance approfondie de la pharmacologie des molécules concernées.

3. Réactions allergiques ou d’hypersensibilité

L’exposition à de multiples principes actifs simultanément peut augmenter le risque de réactions allergiques ou d’hypersensibilité chez certains chiens, en particulier ceux ayant des antécédents de sensibilités médicamenteuses.

4. Masquage des symptômes et diagnostic difficile

Si votre chien développe des effets secondaires après l’administration de deux vermifuges, il peut être très difficile pour votre vétérinaire d’identifier lequel des produits est en cause, rendant le diagnostic et le traitement de la réaction plus complexes.

Quand l’administration de plusieurs vermifuges pour chien pourrait être envisagée (sous supervision vétérinaire)

Bien que l’administration de deux vermifuges différents à votre chien soit généralement déconseillée, il existe des situations très spécifiques où un vétérinaire pourrait juger nécessaire de combiner ou de succéder rapidement deux traitements. Ces situations sont rares et ne doivent jamais être initiées sans un diagnostic précis et une prescription professionnelle.

1. Infestations multiples et résistantes

Dans le cas d’une infestation parasitaire diagnostiquée et complexe, impliquant plusieurs types de vers ou des souches résistantes à un vermifuge standard, un vétérinaire pourrait envisager :

• L’utilisation d’un vermifuge à spectre très large : Plutôt que de combiner deux produits, le vétérinaire privilégiera un unique produit contenant plusieurs principes actifs complémentaires, conçu spécifiquement pour une action étendue.
• Une séquence de traitements : Dans certains cas, après un diagnostic précis (coprologie par exemple), le vétérinaire pourrait recommander l’administration d’un premier vermifuge ciblant certains parasites, suivi, après un intervalle de temps sécuritaire, d’un second vermifuge ciblant d’autres parasites. Cet intervalle est crucial pour permettre l’élimination du premier médicament et minimiser les risques d’interaction.

2. Protocoles de traitement spécifiques

Pour des maladies parasitaires particulières, ou dans le cadre de protocoles de déparasitage pour des refuges ou des élevages, des approches combinées peuvent être utilisées, mais elles sont toujours établies par des professionnels ayant une expertise en parasitologie vétérinaire.

3. Voyage ou exposition à des parasites exotiques

Si un chien voyage dans une région où il est exposé à des parasites spécifiques non couverts par son vermifuge habituel, le vétérinaire pourrait ajuster le protocole de vermifugation. Cela peut inclure l’ajout d’un vermifuge complémentaire, mais toujours en respectant des délais d’administration et une évaluation des risques.

Foire aux questions (FAQ) sur le vermifuge pour chien

Q1 : Quelle est la différence entre un vermifuge et un anti-parasitaire externe ?

R : Un vermifuge pour chien cible les parasites internes (vers gastro-intestinaux, cardiaques, pulmonaires), tandis qu’un antiparasitaire externe (pipette, collier, comprimé oral) vise les parasites externes comme les puces, les tiques, les poux et les moustiques. Bien qu’ils fassent tous deux partie du plan de prévention parasitaire, leurs mécanismes d’action et leurs cibles sont distincts. Cependant, certains produits récents sont « tout-en-un », combinant l’action vermifuge et antiparasitaire externe.

Q2 : À quelle fréquence dois-je donner le vermifuge à mon chien ?

R : La fréquence dépend de plusieurs facteurs : l’âge du chien (les chiots ont un protocole de vermifugation plus fréquent), son mode de vie (chien d’appartement versus chien de chasse ou de campagne), la présence d’enfants en bas âge ou de personnes immunodéprimées au foyer, et le type de vers prévalant dans votre région. En général, les adultes sont vermifugés tous les 3 à 6 mois. Votre vétérinaire établira un calendrier précis.

Q3 : Mon chien a vomi son vermifuge, que dois-je faire ?

R : Si votre chien vomit le vermifuge pour chien peu de temps après l’administration, il est probable qu’il n’ait pas absorbé la dose complète. Ne réadministrez PAS une dose supplémentaire sans consulter votre vétérinaire. Il pourra vous conseiller sur la meilleure approche, qui peut inclure l’administration d’une nouvelle dose après quelques heures, ou l’utilisation d’un autre produit ou d’une autre forme (par exemple, une injection).

Q4 : Le vermifuge pour chien a-t-il des effets secondaires ?

R : Oui, comme tout médicament, le vermifuge pour chien peut avoir des effets secondaires, bien qu’ils soient généralement légers et transitoires. Les plus courants sont des troubles digestifs (vomissements, diarrhée, perte d’appétit) ou une léthargie temporaire. Des réactions allergiques sont rares mais possibles. Si vous observez des effets secondaires graves ou persistants, contactez immédiatement votre vétérinaire.

Q5 : Mon chien doit-il être à jeun pour le vermifuge ?

R : La nécessité d’être à jeun dépend du type de vermifuge pour chien et de ses principes actifs. Certains vermifuges sont mieux absorbés avec de la nourriture, d’autres peuvent être administrés indifféremment, et très rares sont ceux qui nécessitent d’être à jeun. Lisez attentivement la notice du produit ou demandez conseil à votre vétérinaire.

Q6 : Est-ce que le vermifuge pour chien protège aussi contre les vers du cœur ?

R : Certains vermifuges pour chien à large spectre contiennent des principes actifs (comme la milbémycine oxime ou la sélamectine) qui protègent également contre les vers du cœur (Dirofilaria immitis). Cependant, tous les vermifuges ne le font pas. La prévention du ver du cœur est particulièrement importante dans les régions où il est endémique. Discutez de cette prévention spécifique avec votre vétérinaire.

Q7 : Que faire si j’ai accidentellement donné un double traitement vermifuge à mon chien ?

R : Si vous réalisez que vous avez accidentellement donné deux vermifuges différents à votre chien, ou une double dose du même vermifuge, contactez immédiatement votre vétérinaire ou un centre antipoison vétérinaire. Gardez les emballages des produits concernés à portée de main afin de leur fournir toutes les informations nécessaires (nom du produit, principes actifs, dosage, heure d’administration). Le vétérinaire pourra évaluer le risque et vous indiquer la marche à suivre.

Importance de la consultation vétérinaire

Chaque chien est un individu unique, avec son propre historique de santé, son mode de vie et ses sensibilités. La vermifugation ne doit pas être une approche « taille unique ». Une consultation vétérinaire est essentielle pour :

• Identifier les parasites pertinents : Des analyses coprologiques peuvent révéler précisément quels types de vers sont présents.
• Choisir le bon vermifuge : Le vétérinaire sélectionnera le vermifuge pour chien le plus adapté en fonction de l’âge, du poids, de l’état de santé général du chien, de son mode de vie et de la prévalence des parasites dans la région.
• Déterminer la posologie correcte : Un surdosage ou un sous-dosage peut être inefficace ou dangereux.
• Établir un calendrier de vermifugation : Un protocole personnalisé garantit une protection optimale.
• Conseiller sur les interactions : Le vétérinaire est le seul habilité à évaluer les risques d’interactions si d’autres médicaments sont administrés.

L’approche stratégique de la vermifugation : Éviter les combinaisons et privilégier l’efficacité ciblée

Plutôt que de se poser la question « Puis-je administrer deux vermifuges différents à mon chien ? », il est plus pertinent de se demander « Quel est le protocole de vermifugation le plus efficace et le plus sûr pour mon chien ? ». La réponse réside dans une approche stratégique et personnalisée.

1. Diagnostic précis avant tout

En cas de symptômes d’infestation parasitaire (diarrhée, vomissements, perte de poids, poil terne, grattage de l’arrière-train, présence de vers dans les selles), la première étape est de consulter le vétérinaire. Il pourra réaliser une analyse coprologique (examen des selles) pour identifier le ou les types de vers présents. Cette identification permet de choisir un traitement vermifuge pour chien ciblé et efficace.

2. Le bon produit au bon moment

Fort de ce diagnostic, le vétérinaire prescrira le vermifuge pour chien le plus approprié. Les vermifuges à large spectre sont souvent privilégiés car ils couvrent un grand nombre de parasites courants. Si un chien est infesté par des parasites rares ou résistants, des traitements spécifiques peuvent être nécessaires, mais toujours sous la supervision étroite du professionnel.

3. Respecter scrupuleusement les notices et les conseils vétérinaires

Une fois le vermifuge pour chien prescrit, il est impératif de suivre à la lettre les instructions de dosage et d’administration figurant sur la notice du produit et celles données par votre vétérinaire. La posologie est calculée en fonction du poids de l’animal et de la concentration des principes actifs. Un dosage incorrect peut entraîner une inefficacité du traitement ou des effets indésirables.

4. La prévention comme pilier

La meilleure approche est la prévention régulière, basée sur un calendrier de vermifugation adapté au mode de vie de votre chien. Une prévention constante réduit la charge parasitaire et la nécessité d’interventions plus complexes. Cela inclut aussi :

• L’hygiène : Ramasser les déjections de votre chien, nettoyer régulièrement ses couchages, éviter les zones contaminées.
• Le contrôle des puces : Les puces peuvent être des hôtes intermédiaires pour certains ténias (Dipylidium caninum). Un bon contrôle des puces est donc essentiel pour la prévention des vers.

Points à retenir

La vermifugation est un pilier de la santé canine, mais elle doit être abordée avec discernement. Voici les points clés à retenir pour une vermifugation sûre et efficace.

Conclusion : La sagesse au service de la santé de votre chien

La question « Puis-je administrer deux vermifuges différents à mon chien ? » trouve sa réponse dans la prudence et le respect des connaissances scientifiques. Sauf indication contraire et explicite de votre vétérinaire, la réponse est un non catégorique. L’automédication ou la combinaison hasardeuse de traitements vermifuges pour chien expose votre compagnon à des risques inutiles et potentiellement graves.

La clé d’une vermifugation réussie réside dans un partenariat étroit avec votre vétérinaire. Il est le seul professionnel qualifié pour évaluer l’état de santé de votre chien, identifier les risques parasitaires spécifiques à son environnement et à son mode de vie, et prescrire le vermifuge pour chien le plus sûr et le plus efficace. En privilégiant une approche personnalisée, préventive et basée sur des conseils éclairés, vous assurez à votre chien une protection optimale contre les parasites, garantissant ainsi sa vitalité et sa joie de vivre pour de nombreuses années. Investir dans la santé de votre animal, c’est aussi investir dans la tranquillité d’esprit de toute la famille.

Références scientifiques 

·  Drug interactions amongst companion animal parasiticides – The Veterinary Nurse

·  Safety of Anthelmintics in Animals – Pharmacology – MSD Veterinary Manual

·  Pharmacokinetics of Anthelmintics in Animals – Pharmacology – MSD Veterinary Manual

·  Drug interactions amongst companion animal parasiticides | Request PDF – ResearchGate

·  The complete guide to deworming your dog: what to expect before, during and after – Elanco

·  Canine Ivermectin Toxicity – heartworm medication overdose in dogs – Pet Health Network

·  Ivermectin Poisoning in Dogs: Symptoms and Breeds at Risk – Vets Now

·  Ivermectin Toxicity in Dogs – PetMD

·  General Guidelines for Dogs and Cats – Companion Animal Parasite Council (CAPC)

·  Scheme for individual deworming of dogs – European Scientific Counsel Companion Animal Parasites (ESCCAP)

·  AAHA-AVMA canine preventive healthcare guidelines – American Veterinary Medical Association (AVMA) ·  Intestinal parasites in cats and dogs | American Veterinary Medical Association (AVMA)